Cette étude traite des transformations politiques en Russie de 1989 à 2000 à partir d'un gouvernement périphérique. Le double processus engagé par la perestroïka, de démocratisation et d'autonomisation des entités fédérées, a placé Leningrad au c ur des mutations du pays puisqu'il y a permis le renouvellement du personnel politique au profit des réformateurs ainsi que la redéfinition de l'identité de la ville, renommée Saint-Pétersbourg dès 1991. Or, la capacité politique de la ville n'a cessé de faiblir du fait de la perte de légitimité de ses représentants et de ses institutions. L'absence de compromis entre élites - sur le mode de gouvernement local ou encore sur la définition des intérêts de la ville - capitale financière de la nouvelle Russie ou, de nouveau, capitale industrielle du pays, a nui à l'efficacité du gouvernement local. Mais Saint- Pétersbourg a surtout pâti - ce qui constitue sa principale singularité - du fait que de nombreuses élites centrales en soient originaires et puissent ainsi - mieux qu'ailleurs - utiliser les rouages locaux pour affaiblir son leader et lutter contre toutes velléités d'autonomie.