Le Maroc s'est doté dès le début du XXe siècle d'un appareil législatif et réglementaire dans le domaine de l'urbanisme. Malgré ce dispositif, les transgressions sont légion. Plus on avance dans les étapes de la procédure de répression des transgressions, plus l'efficacité diminue. Ce constat d'échec est dû aussi bien à l'insuffisance des moyens humains et matériels de contrôle existants qu'à l'attitude de certains habitants. Ces derniers ont justifié leurs transgressions par des motivations générales (complexité des procédures d'autorisation de construire, importance des dérogations et régularisations, ...) et des motivations personnelles (économiques, sociales, politiques, culturelles, ...).Dans la mesure où la loi, promulguée en 2016, va dans le sens du renforcement des peines à l'encontre des contrevenants, ne faudrait-il pas penser à traiter ce phénomène autrement?Si le système normatif de production de l'espace doit continuer à garantir la sécurité et la salubrité des constructions, son évolution ne peut plus ignorer les besoins exprimés par les différentes catégories de la population tout au long de leur vie.