Le 11 septembre 1973, un coup d État orchestré par les Forces Armées chiliennes mit fin à trois années de gouvernement socialiste dirigé par Allende. Pinochet, à la tête du putsch, installa au pouvoir une violente dictature militaire qui dura dix-sept ans. Événement synonyme de trauma et instigateur d une période répressive, ou sauvetage national venant freiner la descente aux enfers socialistes? La mémoire de la société chilienne demeure fragmentée vis-à-vis de son passé récent. Cette étude cherche à définir la transmission intergénérationnelle de la mémoire du passé répressif. Menée sur deux fronts, soit à Santiago et à Montréal, la présente recherche s applique à établir quelles sont les interprétations du passé de la génération " postmémoire ". Les représentations, les perceptions et les canaux d apprentissage sont mis en perspective selon le territoire, afin de dégager les discours communs et antagonistes. Les différentes versions du passé sont présentées selon vingt-huit témoignages. Cette recherche s adresse principalement à tous ceux qui s intéressent aux problématiques liées à la mémoire, à la dictature, au Chili et à l exil.