«Nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes », déclarait Jean Monnet quand il expliquait sa conception de l'Europe. Plus que jamais d'actualité, cette conception de l'Europe se veut davantage ouverte sur l'individu et les peuples que sur les intérêts des Etats nationaux. Le peuple turc peut tout comme le peuple roumain ou polonais devenir une des composantes des peuples européens que compte l'Union. Car c'est un fait, contrairement à certaines idées reçues, il n'existe pas encore « un peuple européen » mais « des peuples européens ». Le sommet d'Helsinki, par la reconnaissance du statut de candidat de la Turquie, s'est avéré un catalyseur de la farouche volonté de cette dernière de devenir membre de l'Union, entraînant ainsi l'adoption de profondes réformes dans le pays. Des obstacles à l'adhésion perdurent encore en matière d'opinion publique européenne et de libre circulation des personnes, en raison notamment de certaines tentations intra communautaires de céder aux revendications des mouvements nationalistes.