Depuis l'incarnation, aucun salut ne peut se passer de la matière que le Fils monogène a assumée, sans altérer sa divinité. Ainsi en est-il des sacrements en tant que rites. " De même que Dieu, le Logos ou la parole s'incarne dans une forme extérieure, perceptible, ainsi la parole de foi (Verbum fidei) s'incarne dans les actions rituelles pour en faire des sacrements ou des verba incarnata ", dit saint Thomas. La question des sacrements doit donc être recherchée dans leur source qu'est le mystère pascal du Christ, mystère du "Côté ouvert" pour laisser couler l'eau et le sang sur la croix. Tous les sacrements de l'Eglise participent du Sacrement du Christ, sa mort-résurrection, son mystère pascal. Le tout se concentre sur la sacramentalité du Christ comme sacrement stricto sensu, sur lequel se greffe la sacramentalité des actes de l'Eglise. Dans cette perspective, l'accord et la solution interconfessionnels sur les sacrements sont possibles dans une computation dialectique qui obéit à l'agir d'un Dieu qui, tout libre de sauver par les voies qu'il connait, se lie pourtant aux voies qu'emprunte son épouse bien-aimée.