En France, les années 8O représentent un tournant pour la question de l'immigration qui devient un thème central dans l'actualité. Les discours médiatiques, politiques et artistiques mettent sous les feux des projecteurs la population immigrée qui a décidé de s'installer définitivement dans l'Hexagone... Les enfants issus de l'immigration et que l'on a du mal à nommer (franco-maghrébins, enfants issus de l'immigration, jeunes immigrés...) décident de prendre la plume pour se faire l'avocat de leur cause. La littérature que la critique nomme «beur» apparaît comme un espace privilégié où peuvent s'exprimer les identités culturelles, le métissage et la diversité culturelle française. Les romanciers revisitent la langue de Molière, la langue académique en utilisant une langue truculente et dénonciatrice, métissée et créolisée. Une manière de se réapproprier la langue de l'élite dont ils se sentent exclus, de faire évoluer la Langue, de laisser leur empreinte. Ces romans sont traversés par plusieurs codes linguistiques et culturels preuves d'une indéniable créativité : jeux sur la langue, créations linguistiques, recherches d'images, manipulation des codes et références culturels...