Depuis maintenant une trentaine d'années, le monde de l'enseignement supérieur est marqué par de nombreux changements, dont deux principaux méritent d'être relevés ici : d'un côté, la démocratisation -aussi souvent qualifiée de " massification "- de l'accès à l'université (débutée dans les années 1980 en France, et un peu plus récemment en Europe centrale et orientale) ; d'un autre côté, la place toujours plus grande occupée par l'anglais, dans le domaine académique, aussi bien que professionnel. Ces changements ont pour conséquence l'intensification de la " course " aux meilleures écoles et formations universitaires, et une baisse d'influence des autres langues que l'anglais à travers le monde, perte d'influence par laquelle le français semble particulièrement touché, si l'on croit les discours les plus pessimistes sur la francophonie. Ce double constat nous pousse à poser la question de la place des universités et filières francophones à travers le monde.