La problématique de notre étude découle d'un constat qui est celui d'un système éducatif qui a du mal à gérer le vécu linguistique des élèves dont il a la charge. Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays qui ont connu la colonisation, l'école telle que nous la connaissons peut être vue comme une institution importée qui n'a pas été ajustée pour s'intégrer dans la structuration sociale et culturelle des peuples concernés. De ce fait, elle est très éloignée des réalités locales. Cela a eu pour conséquence qu'en Afrique francophone, les rendements scolaires sont très peu encourageants et donnent lieu à différentes sortes de spéculations pour l'expliquer, qui vont des questionnements sur les méthodes d'enseignement à la mise en cause de la capacité intellectuelle des enfants africains à assimiler les cours dispensés. Cependant, dans tous les débats, l'évidence d'un fait apparaît : le problème linguistique. L'école reste une illusion si la langue d'enseignement n'est pas relativement maîtrisée par les élèves. La langue d'enseignement étant le français dans les colonies françaises, il faut une méthode adaptée pour permettre aux élèves de bien apprendre cette langue.