"C'est un arc barbare, absolument inconnu des Grecs [...]. Les traits qu'on y place sont très courts mais très gros et munis au bout d'une redoutable armature de fer. Du fait de la projection rendue violente par la corde et toute la force déployée, les traits [...] traversent un bouclier, perforent une cuirasse de fer épais, et poursuivent leur vol de l'autre côté. C'est à ce point qu'est violente et irréversible la force de tels traits [...]. Telle est l'action de l'arbalète, action réellement diabolique." La description faite par la reine Anne Comnène au XIe siècle est un parfait exemple de la vision de l'arbalète pendant le Moyen Age, mais il est important de savoir pourquoi. A une époque où le meilleur moyen de véhiculer une idée est l'image, cet ouvrage analyse les différentes perceptions de l'Orient et de l'Occident sur une arme qui fascine autant qu'elle effraie.