Mesures anti-protestantes, lutte contre le jansénisme, relations conflictuelles avec la papauté : le long règne de Louis XIV a été marqué par une politique religieuse intense. Comment ces choix royaux ont-ils été relayés dans les provinces de France par les autorités épiscopales ? A Lyon, deux archevêques, Camille de Neuville de Villeroy (1653-1693) et Claude de Saint-Georges (1693-1714), dirigent alors le diocèse. Puissants et fidèles au roi, disposaient-ils d'une marge de manoeuvre face aux exigences du souverain ? Cet ouvrage se propose de répondre à cette question en interrogeant la force des particularismes lyonnais. Ce sont tout d'abord les relations complexes entre Louis XIV et les archevêques de Lyon qui sont questionnées. La soumission incontestable au roi n'empêche effectivement pas une part de liberté et d'initiative individuelle. De ces ambigüités naît une politique diocésaine originale, marquée par la modération, l'attachement à la concorde et à la conversion pacifique. Mais la bienveillance relative et le pragmatisme des archevêques résisteront-ils aux décisions royales, au premier rang desquelles figure la brutale révocation de l'Édit de Nantes ?