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Avant d'être une image, la photographie est une latence. Elle est une production d'appareil seul capable de respecter la nature indiciaire de la photographie. Par sa genèse automatique, l'appareil produit un chiasme spatio-temporel. Prenant forme par des limites posées dans le continuum de la réalité, la latence photographique répond à la définition de l'instant. Située au croisement d'une approche philosophique et d'un appui sur la psychanalyse, cette latence équivaut à un inconscient photographique. Elle en possède le fonctionnement et en est le lieu, car elle se développe sous une certaine notion de Bord. Au sein de la latence, grâce au Bord, l'inconscient photographique s'ouvre sur la production de l'instant. Le Bord engage alors une nouvelle pratique en accord avec la définition et la nature de la photographie qui incite à ne pas instrumentaliser l'appareil. Le tactile est à l'oeuvre. La formation de la latence relève d'un tracé. Elle est la découverte de l'oubli. Comme rature dans la mémoire, elle correspond à toute la durée de la pose pendant laquelle l'oeil est resté aveugle. La latence consiste donc en un dépôt, celui du passage du temps.