Le comportement automutilatoire des détenus est mal connu en Belgique. Cette recherche a pour objectifs de connaître l'ampleur du problème, la population carcérale à risque, de confronter les résultats obtenus à la littérature existant sur le sujet et de comparer les déterminants de l'automutilation de la population générale pour l'automutilation par scarification à ceux de la population incarcérée. Une incidence cumulée de 1.2% est relevée sur 6 mois. Il apparaît que le comportement automutilatoire diffère fortement entre la population générale et les détenus. Les conditions de détention, le statut pénal ainsi que certaines caractéristiques personnelles influencent ce comportement. Les résultats de cette recherche vont dans la même direction que ceux d'autres recherches sur le sujet effectuées dans d'autres pays, certains aspects sont toutefois novateurs. L'automutilation carcérale est une manière pour le détenu de se démontrer et de démontrer aux autres qu'il dispose encore d'un peu de liberté.