Le comique verbal, à cause de son enracinement dans la forme du signe linguistique et dans la culture, est souvent considéré dans la prose littéraire comme à la limite du traduisible. Cet ouvrage entreprend la discussion d'un tel stéréotype. Sa problématique se situe au sein de la critique de la traduction. L'auteur applique la méthodologie de la critique positive d'Antoine Berman à un corpus de six romans de Boris Vian et de leurs traductions polonaises. Les textes choisis sont fortement empreints de jeux de mots et d'éléments constitutifs du monde surréaliste. L'objectif est double. Premièrement, l'analyse des textes d'arrivée sans rapport avec les originaux permet la délimitation des facteurs assurant le fonctionnement de chaque traduction en tant qu'oeuvre littéraire autonome et cohérente. Dans les romans analysés, une fonction particulière se voit attribuée aux procédés métanarratifs, au discours indirect libre et à l'intertextualité. Deuxièmement, l'étude comparative des originaux et des traductions mène à une spécification des techniques et des stratégies traductives et, par la suite, des distorsions qu'elles entraînent dans les couches linguistique et stylistique et dans l'univers présenté des romans.