Les administrations publiques constituent des donnes centrales du fonctionnement des Etats africaines contemporains. Fondées sur le modèle wébérien, leur déploiement se traduit quotidiennement par une inflation dysfonctionnelle dont l'explication accorde généralement une place centrale aux influences environnementales. Ces dysfonctions sont le fait, soit de l'impact des pesanteurs culturelles, soit de leur instrumentalisation par les politiques. Seulement, acteurs libres et rationnels, des agents publics développent des stratégies à partir de ces influences environnementales. Ces jeux débouchent sur le déploiement d'une gouvernance par l'imposture au terme de laquelle des gestionnaires des utilités publiques se réduisent à mimer les gestes et apparences correspondant à leurs fonctions. Ce type de gouvernance génère des réactions multiples qui appellent à une réinvention du système de gestion des utilités publiques située aux antipodes de la décentralisation dans sa conception actuelle.