Perçue à la fois comme condition et moyen de l'exercice du droit de vote des citoyens, l'organisation des élections politiques constitue depuis les débuts des années 1990 un indicateur déterminant du processus de démocratisation des sociétés africaines. Au plan régional, sous-régional et national, des instruments juridiques pertinents ont été adoptés pour accompagner ce nouveau processus. Aujourd'hui, le système électoral africain est régi et encadré par un régime juridique garantissant la bonne organisation et la tenue normale des élections politiques, apaisées. En effet, les élections constituent malgré leur faiblesse, parfois même leur danger pour des Etats peu intégrés, le mode le moins imparfait de choix et de décision politique. Elles donnent aux électeurs-créateurs l'occasion de choisir leurs dirigeants-serviteurs ou de sanctionner les orientations qu'ils jugent lapidaires pour la société. Cependant, en Afrique francophone en général et au Tchad en particulier, l'on observe à la lumière de l'évolution de la pratique électorale, quelques balbutiements donnant lieu à des crises pré-électorales, post-électorales et parfois même à des crises politiques.