Le consentement, dans sa mise en relation avec la sexualité, peine à s'établir en maître mot dans l'exercice d'une vie sexuelle libre. Pris entre tradition et modernité, ordre individuel et ordre social, permission et exclusion, le consentement est au coeur de la répression des infractions sexuelles de premier ordre. La promotion de la moralité juridique dans le recours à la sexualité restreint toute disposition du corps lorsque les actes à accomplir ne s'inscrivent pas dans le cadre de ce qui est qualifiable de << bonne sexualité >> instituée par le corps social. Cette bonne sexualité impose une norme de gouvernance sexuelle devenant ainsi la référence. Aussi, ce durcissement de la liberté sexuelle par le législateur camerounais, assimilé au paternalisme, se justifierait en plus des considérations morales par une sociologie des délits sexuels qui tendent à accroître le phénomène de victimologie au sein de la société. Nonobstant ceci, cette ratio legis est-elle suffisante à l'inéligibilité du consentement comme justificatif en raison de la nature du droit querellé ?