Des recherches au Québec, en France et aux États-Unis confirment un état de fait général: le vieillissement du public de la musique classique. Si le public du répertoire est reconnu pour posséder un haut niveau d'études, pourquoi les étudiants universitaires de nos jours ne sont-ils pas plus présents dans les salles de concert ? Cette étude explore cette problématique par une recherche historique, par des entrevues auprès d'organismes de musique classique à Montréal et par un sondage auprès de 555 étudiants universitaires. Notre analyse, appuyée par une bibliographie en sociomusicologie, confirme des tendances comme celle de l'"omnivorisme culturel" et l'éclectisme musical des jeunes universitaires. Elle nous montre aussi une réception positive des oeuvres classiques, quoiqu'incompatible avec les critères esthétiques des genres musicaux favoris. À partir de ce paradoxe, nous étudions la force des motivations extramusicales qui les amènent aux concerts, leurs formats préférés, l'impact de l'éducation musicale, l'influence des parents et des nouvelles technologies.