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Le dieu du sol est la personnification des énergies qui résident dans le sol (1). Chaque parcelle de sol a son dieu qui lui appartient en propre ; mais la division du sol, étant déterminée par les groupements humains qui l¿occupent, varie suivant l¿extension de ces groupements ; à ces répar- titions diverses du territoire correspond toute une hiérarchie de dieux du sol. A la base est le dieu du sol familial. Il était constitué autrefois par l¿emplacement situé au-dessous d¿un orifice qüon ménageait au milieu de l¿habitation ; cet emplacement s¿appelait le tchong lieou (2). Les caractères qui…mehr

Produktbeschreibung
Le dieu du sol est la personnification des énergies qui résident dans le sol (1). Chaque parcelle de sol a son dieu qui lui appartient en propre ; mais la division du sol, étant déterminée par les groupements humains qui l¿occupent, varie suivant l¿extension de ces groupements ; à ces répar- titions diverses du territoire correspond toute une hiérarchie de dieux du sol. A la base est le dieu du sol familial. Il était constitué autrefois par l¿emplacement situé au-dessous d¿un orifice qüon ménageait au milieu de l¿habitation ; cet emplacement s¿appelait le tchong lieou (2). Les caractères qui forment son nom indiquent d¿une part qüil était au centre, c¿est-à-dire qüil concentrait en lui toutes les forces inhérentes au sol familial, d¿autre part, qüil était exposé à la pluie c¿est-à-dire qüil était à ciel ouvert pour permettre à la terre de participer au mouvement d¿échanges qui constitue rédactions, j¿ai introduit une légère modification dans le titre qui est maintenant : Le dieu du sol dans la Chine antique. la vie universelle. Le tchong lieou était l¿une des cinq divinités familiales auxquelles on rendait un culte dans l¿antiquité, les quatre autres étant : le fourneau dans lequel brûle le feu domestique, le puits où réside le génie de l¿eau, la porte extérieure et les portes intérieures dont les dieux veillent aux rites de passage qui protègent toute enceinte. De nos jours, le tchong lieou n¿existe plus sous ce nom ; mais il a son équivalent dans le petit génie local t¿ou ti chen auquel chaque famille sacrifie (3) ; dans les rues de toute cité chinoise, vers le soir, s¿allument en plein air à l¿entrée des boutiques les bâtonnets d¿encens qui fument devant sa tablette ; si on l¿honore de telle façon c¿est que, la terre étant en dernière analyse l¿origine de tous les biens dont l¿homme peut jouir (4), les petits dieux locaux ont fini par n¿être plus considérés que comme des dieux de la prospérité familiale ; on les vénère aujourd¿hui, non plus comme des puissances naturistes, mais comme de bons génies qui font gagner beaucoup d¿argent (5).
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Autorenporträt
Édouard Chavannes, né à Lyon le 5 octobre 1865 et mort à Paris le 29 janvier 1918, est un archéologue et sinologue français. Grand expert de l'histoire de la Chine et des religions chinoises, il est connu pour sa traduction de la plus grande partie du Shiji (¿¿ / ¿¿, Sh¿jì) de Sima Qian, qui est la première traduction de cet ouvrage dans une langue européenne. Érudit prolifique et influent, Chavannes fut l¿un des sinologues les plus accomplis de l¿ère moderne et, malgré son décès relativement précoce en 1918 à l'âge de 52 ans, est le digne successeur des grands noms de la sinologie française du xixe siècle, tels que Jean-Pierre Abel-Rémusat et Stanislas Julien. C'est en grande partie grâce à son travail que la sinologie est devenue une discipline respectée au sein des sciences humaines françaises.