" Notre société enferme le dopage sportif dans une bulle d'opprobre moral tout en banalisant les conduites dopantes partout ailleurs " (Bengt Kayser). Au travail, dans les écoles et universités, les gens se dopent. Néanmoins la consommation d'un produit pour surmonter un obstacle réel ou ressenti par l'usager dans un but de performance constitue une conduite dopante valable. Nous n'avons jamais invalidé quelque découverte scientifique, oeuvre d'art ou poème pour la raison qu'ils avaient été conçus sous l'effet de substances dopantes. Aussi, le recours à une substance stimulante semble-t-il aller de soi quand il s'agit d'artistes, d'étudiants en médecine ou plus généralement de l'Homme moderne condamné à doper ses performances pour augmenter la qualité de son travail et résister au stress. En revanche, au sein du champ sportif, toute substance dopante est un artifice prohibé et indigne faisant office de maladie endémique. En déconstruisant l'idéal sportif trop souvent valorisé, il s'agit avec cet ouvrage d'aborder l'éthique sportive et les dynamiques du sport moderne pour pouvoir formuler un exercice de pensée dérangeant: le dopage peut-il être considéré comme une source d'égalité ?