Le langage du droit a toujours intrigué et passionné les penseurs. On s'est demandé au XXème siècle si le droit n'était pas finalement qu'un langage, qu'un discours autonome. Et puis on s'est posé tout naturellement la question de la traduction juridique, c'est-à-dire du transfert du message juridique d'une langue à l'autre, et par conséquent d'un pays et d'un système à l'autre. Le processus suppose un système de décodage du message-source, suivi d'un travail de droit comparé et enfin d'un réencodage dans une langue juridique destinée à porter des institutions différentes. La question du langage du droit et de la traduction est bien différente lorsqu'elle concerne les pays plurilingues comme la Suisse. La législation fédérale y est conçue d'emblée en trois langues sans qu'aucune ne soit prioritaire et, de plus, chaque version doit respecter les traditions propres à la culture juridique correspondant à la langue de cette version. Il n'y a pas juridiquement d'original et de traduction. Si l'on croit discerner une divergence entre deux des trois versions, il existe alors une série de techniques qui permettent d'établir le sens véritable du texte législatif.
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