Le constituant africain, notamment celui de post-mur de Berlin a choisi d'attribuer au juge constitutionnel un rôle très important dans les élections, en l'occurrence l'élection présidentielle. Depuis 1990, le juge constitutionnel africain officie régulièrement l'élection présidentielle dans un contexte presque généralisé de contestation non seulement de l'élection, mais aussi de celle du rôle de celui-ci. Cette thèse, avec un échantillon de trois pays africains francophones, chacun avec ses propres spécificités, s'emploie à décrypter le rôle électoral du juge constitutionnel. Ce rôle visionné uniquement à travers l'élection présidentielle, révèle une dichotomie en ce qu'il est marqué non seulement par l'influence des facteurs exogènes, mais l'ambivalence du rôle proprement joué par le juge est incontestablement source de controverses. Pourtant noble est son rôle électoral, la polémique le fragilise et entame sa légitimité. Ainsi, l'observation scrupuleuse de la fonction électorale du juge constitutionnel montre qu'elle est très marquée par des facteurs indépendants du juge.