Le politique marocain est confronté à plusieurs questions emblématiques: les rapports du gouvernement au statut royal, la connexion de la citoyenneté aux institutions, les relations liant/opposant la société globale à l'Etat... Dans ce contexte problématique, un fait majeur est intervenu, le printemps arabe. La réforme constitutionnelle marocaine du 1er juillet 2011 et les élections législatives qui lui ont succédé sont le fait direct de la rupture des équilibres dans le monde arabe. Mais est-ce suffisant pour mettre de manière irréversible le Maroc sur la trajectoire démocratique? Pour apprécier la logique de cette interrogation, il est important de suivre l'évolution politique du Maroc(Etat/société) sur 45 années de flux et de reflux pour identifier les lieux de dissonance qui cimentent l'actualité de cette interpellation. En effet, l'objectif central de ce livre est d'aider à cerner le passé dans ses différentes facettes (société, acteurs en présence, groupes sociopolitiques, conflits institutionnels et normatifs, luttes d'influence, luttes de position...) pour saisir le défi majeur auquel est confronté le Maroc actuel: Le changement dans le compromis, plutôt que dans la rupture.