Traiter du meurtre du nouveau-né revient à traiter de l'Humain, à traiter des relations primaires (depuis l'origine des mammifères) et premières (de la conception à la naissance) d'une mère et son enfant. "Autrui" est LA condition préalable à toute incrimination de meurtre et d'une manière plus générale, à toute atteinte aux personnes. Or, il semblerait que la notion de personne soit différemment appréhendée en fonction de l'angle par lequel elle est envisagée. A chaque fois qu'il question du meurtre d'un nouveau-né, l'ensemble des disciplines concernées est interrogé pour répondre principalement à l'interrogation suivante: la mère néonaticide avait-elle l'intention de donner la mort à un mineur de quinze ans, en l'occurrence son nouveau-né? Cette notion très juridique d'intention est primordiale en termes de qualification juridique puisque cette dernière conditionne le prononcé d'une peine plus ou moins longue. Le temps très rapproché, voire concomitant du meurtre avec l'accouchement nous interroge sur les conditions très particulières du passage à l'acte. L'intention en droit devrait dès lors s'attacher un peu plus à la personnalité singulière des femmes néonaticides.