Vers fin 2002 et début 2003, la Turquie a adopté une diplomatie active au Moyen-Orient dans un cadre de désordre et de déséquilibre de force entre les différentes puissances. Notre point de départ est l'arrivée d'une nouvelle élite en tant qu'événement instigateur et accélérateur de la reconstruction du rôle de puissance régionale. En affirmant ce rôle, l'AKP dispose d'un répertoire d'action plus affirmé et autonome qui concilie les exigences du rôle régional avec ses alliés occidentaux et voisins d'une part ainsi que ses intérêts nationaux d'autre part. Là, la politique arabe présente un microcosme de la politique étrangère de la Turquie et détermine comment elle a émergé en tant que puissance régionale au niveau global, à partir de l'embryon militaro-séculier. L'intérêt porté aux Etats arabes s'articule dans le cadre d'une mentalité émancipatrice au niveau élitiste visant à acquérir une dimension centrale dans le système international par la reconsidération des dynamiques de l'ordre global et ses répercussions au niveau régional, notamment au Moyen-Orient.