Le Cameroun est une mosaïque linguistique : 240 à 300 unités- langues y sont identifiées. Le français et l'anglais, hérités de la colonisation, y sont ajoutés comme langues officielles. Le français qui fait l'objet de notre étude, imposé comme langue officielle au Cameroun, a relégué de ce fait les langues nationales dans des fonctions et statuts secondaires. Dès lors, le français fait l'objet de diverses formes d'appropriation et de dialectisation déterminées par des interférences dues aux substrats linguistiques en dépit d'une impressionnante créativité lexicale et sémantique des locuteurs qui l'emploient. Ces locuteurs ne peuvent pas être classés seulement au niveau basilectal, ce sont aussi des hommes intellectuels, des hommes de la presse. Nous constatons une irrésistible néologie dans les milieux administratifs, commerciaux, éducatifs et même dans la presse camerounaise. Cette néologie n'est pas toujours fidèle aux principes codifiés de création de nouveaux mots.