Constatant que la jurisprudence américaine impose de questionner non plus seulement la méthodologie mais les principes mêmes qui gouvernent un corps de connaissance qualifié de scientifique, la criminalistique peut-elle prétendre à ce statut supérieur devant les tribunaux, ou doit-elle être considérée comme métaphysique sur la base de ses posits fondamentaux de Locard (principe d'échange de traces) et de Kirk (principe d'individualité)? Une analyse historique et philosophique apprécie la pertinence des épistémologies logiques à reconnaître une science, et les confrontent à ces principes fondamentaux des disciplines forensiques. L'analyse des résultats de quatre brigades de recherches départementales françaises d la gendarmerie(BRD), du Groupe des techniciens en investigations criminelles (GTIC)de la gendarmerie à Bordeaux et du service d'identité judiciaire vaudois (SIJ VD) permettent de constater la potentialité du principe d'échange de traces, et d'en proposer des voies de maximalisation, préalable à un questionnement pertinent sur la nature scientifique de ce principe par le critère de falsifiabilité poppérienne.