Une meilleure connaissance de la criminalité commise par les malades mentaux permettrait de prodiguer de meilleurs traitements à cette population. Le but du travail était de dresser le profil clinique et médicolégal des malades examinés dans le cadre d'expertises psychiatriques pénales et jugés en état de démence au sens légal au moment de la commission d'infraction et de rechercher des corrélations entre facteurs d'ordre sociodémographique, clinique et la nature de l'infraction commise par ces malades et proposer des mesures préventives. Les inculpés étaient des adultes jeunes (79,9%), de sexe masculin (93,3%) et de bas niveau socio-économique (57,1%). Les diagnostics les plus fréquents étaient la schizophrénie (44,1%) et le trouble bipolaire (18,4%). La principale infraction commise était l'homicide (27%). Le motif de l'infraction était délirant (52,8%). Les infractions contre les personnes étaient corrélées avec le milieu urbain, le motif délirant et l'existence d'un lien avec la victime (p 10-3). Ainsi, un recueil standardisé des données dans les expertises psychiatriques permet de prévenir la récidive criminelle.