Les conflits entre agriculteurs et éleveurs au Tchad sont devenus très fréquents ces dernières années. Le règlement judiciaire de ces conflits semble montrer ses limites pour des raisons évidentes. Il est de principe que la justice s'exprime nécessairement par une sentence, lorsque la solution du litige requiert un acte d'autorité, voire de violence légale. Mais, dans certains cas, la décision imposée par la force du jugement n'est pas la meilleure manière de mettre fin au litige. La prévention durable des conflits nécessite de s'investir dans les cultures de la paix et de disposer d'institutions formelles et informelles dédiées à la résolution non violente des conflits. Malgré les difficultés et les insuffisances constatées dans la mise en oeuvre de la « Convention de Laoukassy » et la persistance des conflits dans cette province, il faut reconnaître qu'elle est une initiative pilote louable à explorer et à encourager. Il revient à l'État d'accompagner ces genres de dynamiques existantes dans des contextes similaires, en définissant clairement les règles du jeu et d'en contrôler l'application, avec toute la célérité souhaitée.