La vie est faite d'inégalité et l'homme, pour vivre son humanité, doit assumer le fait que l'inégalité fait partie de la vie. On peut améliorer le niveau de vie, mais jamais on ne peut se défaire de l'inégalité. Par l'inégalité, l'homme est un être du désir et parfois un sujet à désirer. La société devient une émulation constante et la vie une course à la différence. Le rite de tsikafara est un rite à travers lequel les tsimihety demandent aux ancêtres de réaliser leur désir. Avec une main posée sur une pierre sacrée, on supplie les ancêtres de canaliser les fécondités cosmiques à agir en sa faveur. En contrepartie, on promet un sacrifice à l'intention des ancêtres au cas où son voeu advienne réalité. La réalisation du voeu donne lieu à un rite sacrificiel de joie où l'heureux-désirant se libère de sa promesse. Au-delà du rite, le Tsikafara est un concentré de symboles qui renvoient à l'identité profonde des Tsimihety et il révèle en lui-seul la quintessence de la pensée Antandrona.