Accomplissant les rôles d'écrivain et d'intellectuel, le romancier " porte-parole " ancre son écriture dans le réalisme pour émettre un discours sur la société. Un discours de refus et de militantisme et ce, du Passé simple (où le héros s'insurge contre les tabous étouffants de la société) aux Etoiles de Sidi Moumen (où l'écrivain cherche à expliquer le phénomène du terrorisme en accusant des causes sociales comme l'exclusion et le paupérisme). Quand ce n'est pas le ton réfractaire qui met sur la sellette les fondements les plus incontestables, le romancier fait un travail d'ethnographe en décortiquant les traditions, les coutumes et les moeurs du pays (A. Khatibi, A. Kilito, Z. Daoud, F. Mernissi, etc). En effet, depuis Abdelkader Chatt, le roman est resté enraciné dans le réalisme en décrivant et en interrogeant chaque aspect de la société marocaine. L'écriture romanesque a souvent, comme arrière-plan, la réalité socio-politique, ses valeurs, ses mécanismes, ses méandres, son Histoire, ses merveilles, ses torts, ses mille allures...