Longtemps invisibles ou rendues comme telles, les femmes dans la cacaoculture ivoirienne, ont été antérieurement présentées comme la « petite main sans statut », du fait du marquage idéologique de cette activité agricole par les hommes et de l'enjeu économique et sociale qu'elle représente. Ces trois dernières décennies sont révélatrices d'une présence remarquée et institutionnalisée de femmes planteurs. À partir d'une enquête menée dans le centre-ouest ivoirien et sur la base d'entretiens semi-directifs, cette thèse analyse les mécanismes sociaux d'insertion et de maintien des femmes dans la cacaoculture. Ainsi, le statut culturel de femme considéré comme une contrainte dans l'univers familial Baoulé va être refabriqué par cette dernière, comme une ressource symbolique dont elle va se servir pour se maintenir durablement dans cette culture de rente. A cela, il faut ajouter la mise en valeur des liens avec les villages d'origine qui va susciter une quête de gains additionnels, la valorisation de la culture du cacao et les valeurs associées au travail, vont être des ressources idéologiques de justification de l'insertion et du maintien des femmes dans la cacaoculture.