L'_uvre de Joyce Mansour est la manifestation foudroyante du principe des " vases communicants " : imprégnation de l'écrit par les blessures de la vie tapies dans l'inconscient ; empreinte du désir, de la mort, d'un souffle vital indomptable. Parallèlement, elle témoigne de l'emprise du visuel sur son écriture de chair en érigeant ce " miroir du désir " qui installe une résonnance intime entre sa poésie et les _uvres de ses amis artistes. Dans leurs collaborations, ils se subliment, se commentent, et s'illustrent. À leur façon, ils partagent les mêmes angoisses, commettent les mêmes transgressions, exercent la même liberté. L'art et l'écrit se répondent. Ce " miroir du désir " est à la fois singulier - l'expression de la destinée d'une poétesse hantée par la mort et ses traumatismes - et collectif, puisqu'il semble répondre au paysage fantasmagorique d'une génération assoiffée de liberté.