La décentralisation fait l'objet d'une unanimité de la part de tous, car elle rapproche non seulement les populations du pouvoir central, mais elle est une sorte d'apprentissage de la démocratie. En la matière, la décentralisation territoriale est la plus communément évoquée. Loin d'être une simple technique d'administration, elle revêt une portée politique. Les collectivités territoriales et l'élection comme mode de désignation de leurs organes, ont marqué l'avènement de la démocratie locale. Plus exactement, la décentralisation territoriale est intimement liée à l'idée de démocratie qui vise à refonder la légitimité de l'action publique, car elle permet aux citoyens d'exprimer les préférences collectives qui doivent orienter l'exercice des pouvoirs que les collectivités locales tiennent de la loi. Au Cameroun, une analyse des éléments théoriques de réception de la décentralisation territoriale donne à observer que la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 et les lois décentralisatrices du 22 juillet 2004 ouvrent le pays non pas à la décentralisation verbalement affichée, mais à une nouvelle variable qui est la démocratie locale.