Les concepts de construction et de consolidation de la nation, dont la disparition semblait symboliser l'entrée dans la modernité, restent aujourd'hui encore au coeur de la théorie politique. Plus que dans toute autre région, la dislocation de l'empire soviétique et l'effondrement de son fondement idéologique appellent dans la plupart des pays qui le constituaient, la redéfinition d'un "nous" ainsi que la définition de bases nouvelles d'une intégration nationale. Plus spécifiquement axée sur les territoires ukrainien et biélorusse, l'étude de la reconstruction de la nation de 1989 à 1999 révèle dans chacune des républiques émergentes, la mise en place de deux projets nationalistes différents. A partir d'une étude de la politique étrangère et des politiques culturelles en Ukraine et en Biélorussie, le but de ce mémoire consiste surtout à comprendre, dans quelle mesure la mise en place d'une dynamique nationaliste particulière, représente, pour ces mêmes élites politiques, une source inédite de légitimité politique et correspond à des intérêts nationaux particuliers.