Des Grecs au christianisme naissant, de Byzance au Moyen âge, s'opère une révolution religieuse, politique, philosophique et artistique de l'image, qui opposera tout au long de l'histoire les iconophiles aux iconoclastes. Voir, c'est voir au-delà. Toute image procède de l'invisible et toute perception est un leurre, une illusion, un simulacre. Fluide, insaisissable, l'image, comme le désir, excède toute représentation. Le regard ne s'arrête jamais, il s'exerce depuis une faille, une image manquante, là où l'idole fascine, arrête le regard, le sature, l'éteint. L'image habite le fond obscur de l'homme. Dérobée à la raison et à la conscience, elle vise l'inimaginable et l'impossible, conjugue le visible et l'invisible, le proche et le lointain, le semblable et le dissemblable, la forme et l'informe, la présence et l'absence. Elle déborde tout récit, apaise autant qu'elle terrifie, refoule le néant, résidu inéliminable de l'être, que transgresse toute figure. Elle en appelle à un il sauvage, une sainteté sans Dieu qui lève le voile sur le chaos du monde, transfiguré par Bataille, Artaud, Didi-Huberman, Malevitch, Kandinsky, Bacon.
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