La plupart des débats théoriques concernant l'universalité des droits humains et la pertinence démocratique dans les sociétés non occidentales s'appuient, en dernière analyse, sur une lecture culturelle et identitaire du droit. Dans ce sens, la portée universelle des droits humains serait battue en brèche du fait que les sociétés non occidentales ne seraient pas en mesure de reconnaître le bien-fondé du droit, sinon au prix de la perte de leur identité spécifique. De l'étude des représentations sociales des droits de l'homme et de l'enfant conduite en Jordanie, il ressort cependant que ni la religion ni la structure sociale "collective" ni même, dans une large mesure, les clivages sociaux traditionnels sont incompatibles avec une conception positive des droits. Par contre, l'évaluation des conditions politiques de leur application et les attentes à l'égard des institutions semblent représenter l'enjeu le plus important et structurent fortement les prises de position des individus sur ce thème.