Les régions d'industrialisation ancienne n'ont pas souvent bonne presse. Des villes comme Lille, Roubaix, Lens ou Charleroi sont émaillées de friches industrielles. Elles sont l'héritage d'activités minières, sidérurgiques,navales ou textile dont, souvent, il ne reste plus que bâtiments désaffectés et sols pollués. Tous ceux qui veulent "penser la ville" ou "penser les territoires" doivent s'interroger sur le devenir de telles zones qui couvrent parfois des dizaines d'hectares. La présente publication analyse à partir d'exemples cette problématique de la reconversion des friches dans le Nord-Pas-de-Calais, le Sud de la Belgique et du Luxembourg. Souvent financés conjointement par l'Etat, la Région et l'Union Européenne, les friches ont donné lieu à d'ambitieux projets. Ce travail cherche à clarifier les conditions à remplir pour que les friches cessent d'être des chancres pour devenir une chance d'aménagement: lieux de mémoire, de tourisme, de commerce, de logement, d'architecture, de théatre, de danse, de musique ou de savoir, bref des germes de développement durable à même de changer le regard de ceux qui les observent ou qui y vivent.