Cet ouvrage s'applique à analyser les discours esthétiques et scientifiques dans "Les Frères de Saint-Sérapion" d'E.T.A. Hoffmann et à observer dans quelle mesure l'écrivain se réapproprie les réflexions de Novalis, Schelling et des frères Schlegel, pour mieux s'en distancier. Cette étude propose d'examiner tout d'abord les correspondances entre arts et écriture à l'aune du principe sérapiontique transformant l'oeuvre en une véritable arabesque, puis de se pencher sur le travail de l'oeil intérieur faisant intervenir l'imagination, la folie et le rêve, pour enfin souligner la proximité entre l'art et l'artifice. Confronté au philistinisme, aux malveillances d'autrui et à ses démons intérieurs, l'artiste sérapiontique poursuit un idéal tant social que psychique. Rêveurs, fous, enfants ou encore sous influence magnétique, les personnages hoffmanniens sont tous en quête de reconnaissance et d'identité. Polyformes, polymorphes et hétérogènes, centrés sur l'interaction artistique, le travail de création et la réception, "Les Frères de Saint-Sérapion" constituent une sorte d'oeuvre d'"art total" avant la lettre où se mêlent aussi bien les sciences que les arts.