Les parcours identitaires fictifs que donnent à lire de nombreux récits contemporains se nourrissent de leur ancrage dans la phénoménalité du sensible. Cet ouvrage est consacré à l'étude de cette corrélation, aux modalités de sa mise en discours et à ses effets en termes de signification. Les oeuvres analysées sont algériennes, françaises, québécoises et appartiennent donc à la littérature de langue française considérée en extension, sans les insidieuses hiérarchisations dont est trop souvent porteuse la notion de littérature francophone. L'auteur y examine les opérations énonciatives et narratives par lesquelles se déploient les expériences sensibles de personnages qui sont d'abord et avant tout des corps sentants et percevants. Puis il montre comment de ces modes de présence au monde sensible surgissent des formes de vie qui sont précisément les manifestations signifiantes d'identités conçues comme des effets induits par les ressources formelles des textes.