Nous avons l intuition que pour évaluer une image, il faut s en tenir à ce qu il est possible de voir en la regardant. En même temps, nous considérons spontanément que pour certaines évaluations, notamment artistiques, les intentions de l artiste peuvent avoir une pertinence. Ces deux assertions sont pourtant incompatibles, les intentions de l artiste n étant pas visibles. Face à ce constat, de nombreux auteurs ont nié la pertinence des intentions dans le processus d évaluation. En prenant le dessin comme cas d étude, ce livre suggère que les deux assertions sont compatibles car les propriétés d une image sont perçues comme le résultat d un processus intentionnel. Après avoir élaboré une théorie psychologique de l apprentissage du dessin, Alessandro Pignocchi montre que les traits d un dessin sont perçus comme le fruit d intentions et d actions que l observateur aurait lui-même pu produire. La justesse de cette " perception motrice " dépend tant des propriétés visuelles du dessin que du savoir-faire de l observateur. Ce livre s adresse aux lecteurs intéressés par les processus d attribution d intentions et par la psychologie de la relation à l uvre d art.