L'espace sahélo-saharien ressemble à un malade au chevet duquel tourne plusieurs médecins qui, chacun en fonction de ses intérêts stratégiques, essaient de poser un diagnostic. Plusieurs médecins, un seul malade dont l'état ne fait que s'empirer. Il est temps de changer de paradigme. L'espace sahélo-saharien qui est en proie à différentes sources d'insécurités doit faire appel à une réponse globale et coordonnée en matière de lutte contre le terrorisme djihadiste et la criminalité organisée. Les réponses segmentées que les Etats tentent d'apporter aujourd'hui ne permettent pas de combattre efficacement ces menaces. Pour mieux combattre le phénomène, il faut le prendre comme un tout indissociable de ses autres parties que sont la criminalité organisée et les trafics en tout genre. Une interdépendance croissante s'est créée entre les groupes terroristes et les narcotrafiquants. L'argent étant le nerf de la guerre, ces groupes s'orientent de plus en plus dans les trafics en tout genre afin de financer leurs actions et entretenir leurs troupes. Pourtant, les Etats de l'espace manquent cruellement de moyens financiers pour appuyer la panoplie de mécanismes de réponse contre cette menace