Il s'agit par cette présente étude de pointer différents faits. Les musées du Sénégal sont profondément marqués par leur héritage colonial. Les politiques culturelles et patrimoniales généralistes n'ont pas permis l'émergence d'une expression originale d'une véritable "sénégalité". Les conditions économiques rendent difficile le renouvellement des pratiques muséales. Ces deux derniers points contribuent à décentrer le débat sur la culture que l'Etat sénégalais souhaite défendre hors des réalités de terrain et des sensibilités de sa population. Il apparaît pourtant à l'étude des autres nations de la CEDEAO, que cette vicissitude vis-à-vis de la considération internationale, n'est pas une fatalité. Elle est sans doute fortement liée au caractère paradoxal de la culture sénégalaise contemporaine assez fortement imprégnée de métissage culturel tant afro-africain qu'afro-européen. Les musées gagneraient sans doute en "sénégalité" en s'ouvrant d'avantage sur le monde culturel, de la création artistique contemporaine et du spectacle vivant. Ils devraient laisser plus de place au patrimoine intangible conservé dans la seule mémoire de personnes ressources, et voué à s'éteindre avec elles.