Quels sont les intérêts à apprendre à lire et à écrire en wolof pour des femmes rurales au Sénégal ? Est-il utile de s'alphabétiser dans une langue où il existe très peu d'écrit, qui ne s'emploie presque qu'à l'oral ? Comment les femmes utilisent-elles l'écrit, et comment réflechissent-elles sur leurs pratiques ? Cette étude se sert des outils ethnographiques et d'une perspective qui s'inspire des New Literacy Studies pour examiner l'écrit en wolof dans un village au Sénégal ayant vécu plusieurs projets d'alphabétisation pour les femmes. L'objectif est entre autres de nuancer la conception populaire de l'alphabétisation comme une porte qui ouvre automatiquement au développement social et économique. L'auteur prône à la place une conception qui prend en compte les structures sociales qui entourent l'écrit.