L'industrie de la musique enregistrée a vu son chiffre d'affaires baisser de plus de 60% depuis le début des années 2000. L'examen des relations entre les différents acteurs impliqués dans la constitution d'une "culture acousmatique" depuis la fin du XIXe siècle, l'industrie, les médias, les journalistes et les publics notamment, permet de mettre en évidence qu'alors que l'écoute de musique est de plus en plus largement répandue au sein de la population et qu'elle acquiert une dimension intime, la diffusion est concentrée autour d'un nombre de plus en plus réduit de références, avec pour conséquence un ressentiment grandissant chez les amateurs passionnés. Dans un contexte d'hyper-choix, les nouvelles sorties sont nombreuses à être devenues "anonymes", car non inscrites dans des cercles de sociabilité, ce qui leur donne pourtant toute leur valeur. Outre que l'importance prise par la promotion/diffusion tend à défavoriser les artistes issus des couches populaires de population, les relations de confiance entre publics et artistes pourraient être mises à mal du fait d'une exploitation par les industries culturelles considérée comme malvenue par les publics passionnés.