Ce livre montre, sous un angle anthropologique, comment les politiques de gestion des territoires hérités de la colonisation sont source de frustrations et de conflits dans de nombreux pays en Afrique au sud du Sahara. Il insiste sur le cas spécifique du Sénégal en mettant en relation l'instabilité politique en Casamance avec l'uniformisation des régimes fonciers depuis la mise en application de la Loi sur le domaine national. Pour l'auteur, cette loi ignore les savoirs et pratiques traditionnels en matière de gestion des ressources naturelles et heurte un des fondements de la société traditionnelle diola dont les modes de tenure foncière reposent sur le droit de hache et la reconnaissance de la terre et de la forêt comme des ressources sacrées. L'exacerbation des tensions en Casamance et la radicalisation du discours indépendantiste à partir des années 1980 témoignent de la confrontation de deux logiques de perception radicalement opposées sur le plan de la vision et de la gestion des ressources naturelles. Ce livre constitue une référence pour une meilleure compréhension de la problématique de gestion du territoire et de la bonne gouvernance en contexte africain.