Internet est désormais ubiquitaire. Adoptés par plus de 70% des internautes, les réseaux sociaux s'inscrivent dans une révolution profonde de notre manière de communiquer et d'agir. Leur ampleur ne laisse personne indifférent, du citoyen lambda aux plus hautes sphères de l'Etat. Leur implication dans le déroulement du « printemps arabe » est la démonstration la plus marquante de l'année 2011. Catalyseurs d'événements, accélérateurs de l'histoire, ils ont suscité un certain enthousiasme vis-à-vis d'un potentiel démocratique que beaucoup se sont appliqués à leur attribuer. Sont-ils constitutifs d'un « cinquième pouvoir » ? Sont-ils le fruit d'un pacte des masses avec elles-mêmes dans le sens d'une libération ? La réalité des pratiques incite à la révision de telles espérances. Un contre-pouvoir n'est-il pas rendu inefficient dès lors qu'il suscite méfiance et inquiétude auprès de ceux dont il se fait le porte-parole ?