Cette étude se veut la synthèse d'une somme de réflexions, menées depuis plusieurs années et portant, de façon focale, sur des questionnements linguistiques afférents aux pratiques d'enseignement et de recherche en sciences sociales et notamment en sociologie dans l'université algérienne. Ces disciplines ont connu, depuis maintenant plus de deux décennies, ce que nous désignons par une transmutation, fondant un procès de substituabilité linguistique qui n'a pas encore livré toutes ses "vérités". S'agissant, par définition, d'un processus inachevé, nous nous proposons de chercher dans la syntaxe scientifico-pédagogique de l'université, les conditions historiques qui président, ou ne président pas, à l'apparition d'une "norme explicite objective" dans le champ d'enseignement et de recherche de ces disciplines. Car c'est dans la nature des conditions de cette apparition, nous semble-t-il, que s'inscrivent les conditions sociales d'expression d'une syntaxe sociologique qui soit en mesure d'élaborer et de tenir un discours social sur la société, qui se situe dans un rapport d'homologie vis-à-vis de l'objet social et vis-à-vis des modes de le dire.