Lever la tête, c'est nous réveiller des " Sommeils des indépendances ". Car tel est le titre donné à ce recueil de textes. La référence ironique au Soleils des indépendances et à son divin auteur ne peut échapper au lecteur. Si le soleil brille pour tous et que sa lumière, comme chez le philosophe, donne une variété de couleurs sans être susceptible elle-même de variété, il y a par contre, plusieurs façons de dormir. Ce n'est pas parce qu'on le voit se déplacer et déplacer des choses que le somnambule n'est pas dans les bras de Morphée ! Tout le livre est donc porté, au fil des textes, par une question : qu'avons-nous fait de nos indépendances ou encore, que faisons-nous dans nos indépendances ? Tout se passe comme si nous y dormons d'un sommeil de juste, même si nos sommeils sont toujours agités. Nous devons lever la tête et toujours repenser la " modernité africaine ". " Toute société qui ne se se repense pas, qui ne renouvelle pas ses catégories de perception est nécessairement sclérosée et inapte à relever les défis qui s'imposent à elle. "