Les sulfamides sont des composés organiques de synthèse caractérisés par la présence de la fonction sulfonamide SO2NH2 et dotés de propriétés bactériostatiques. A partir d'un colorant azoïque découvert en 1932 par G. Domagk la sulfamidochrysoïdine une équipe française de l'Institut Pasteur isola son métabolite actif obtenu par coupure réductrice: le sulfanilamide. Par la suite, les sulfamides ont connu un regain d'intérêt grâce aux améliorations apportées à leurs propriétés physico-chimiques et pharmacocinétiques, à leur activité antimicrobienne et à leur tolérance générale. En 1942, l'observation d'accidents hypoglycémiques lors du traitement sulfamidé de maladies infectieuses par l'équipe d'A. Loubatières permit le développement du tolbutamide et d'autres sulfamides hypoglycémiants administrables per os. Par ailleurs, la constatation d'un effet natri- et diurétique des sulfamides non substitués aboutit à l'identification de leur action inhibitrice de l'anhydrase carbonique. Enfin les sulfamides furent à l'origine du développement des sulfones dont la sulfone-mère ou dapsone et l'acédapsone qui sont encore employées dans la prophylaxie et le traitement de la lèpre.