L'Algérie a connu depuis la colonisation la marginalisation de son mode de production locale. Après l'indépendance le phénomène s'est accentué avec la crise du logement et l'accroissement démographique. Car, pour faire face à cette crise, l'état a recourt à la standardisation et à la préfabrication du logement ignorant à son tour tout système d'auto-construction populaire. Ce mode de construction est toujours vu à travers ses aspects négatifs en ce qu'il échappe aux règles juridiques, alors que ses valeurs positives résident dans son adaptation aux pratiques socio-spatiales. Cet habitat s'adapte aux conditions économiques et socioculturelles des habitants à revenu modéré et traduit les valeurs traditionnelles toute en favorisant leur évolution. Notre étude sur l'habitat populaire auto-construit ne prône ni un retour au traditionnel, ni une recherche de l'exceptionnel, mais de saisir à travers l'évolution de cet habitat, la nature des mutations contemporaines et les perspectives qu'elles ouvrent dans le cadre historique, afin de donner une nouvelle dynamique à la pratique architecturale et urbaine, s'inspirant des enseignements du passé et répondant aux exigences du présent.